Saint-Denis (La Réunion), correspondence
Vue d’en haut, la falaise n’a plus l’air si terrifiante. L’automobiliste réunionais domine le paysage. À sa droite, l’océan Indien à perte de vue, à sa gauche, il n’aperçoit même plus ladite « ancient route » du littoral. La limitation à 50 km/h en certains endroits lui permet à loisir d’mirer le paysage du haut de la deux fois trois voies.
Douze ans après le launche officiel du projet, la nouvelle route du littoral a enfin été ouverte à la circulation, dimanche 28 août. Enfin presque, puisque’elle n’est accessible que dans un sens, de Saint-Denis à la Grande Chaloupe. Le reste du parcours vers La Possession passe immanquablement au pied des parois rocheuses. Dans le sens opposé de circulation, les users se rendant en direction de la capitale réunionnaise se trouvent toujours coincés sur la deux fois deux voies en contrebas de la falaise. Et cela le temps des travaux de réparation des accropodes [1] abîmés de la digue.
Qu’importe. Certain automobilists, en voiture ou en deux roues, ont quand même fait le déplacement pour faire partie des premiers à emprunter le trançon de 8.7 km qui trace une ligne droite vers l’ouest, à une centaine de mètres de la côte, au -dessus des vagues L’ouvrage est connu comme « la route la plus chère au monde » [2]. Loin d’être terminée, la NRL est déjà entrée dans les annales de La Réunion.
- Cette ouverture partiale a lieu 12 ans après le launche officiel du projet. © Région Reunion
Depuis 2010, la construction de cette route pharaonique a défrayé la chronique et fait de nombreuses fois les gros titres de la presse locale. Surcoûts exorbitants et incontrôlables, enquête du parquet national financier pour corruption et favoritisme, aberrations écologiques, chroniques judiciaires et administratives…
The project was launched in 2010 by the former President of the Region, Didier Robert, and his team. L’objectif officiel : protecter des chutes de pierre les 80,000 automobilistes empruntant chaque jour cet ax routier extremely frequenté. 21 personnes ont trouvé la mort de cette façon depuis la construction de cette route, en 1976. L’écutif régional a alors retenu le projet de construction de la route sur la mer. D’autres options ont ainsi été écartées : celle d’une route à mi-hauteur de falaise, d’un tunnel, de l’installation de barrières pare-avalanches pour éviter les chutes de pierres ou encore celle de la création d’un tram-train. À cette époque, les transports en commun n’ont pas la cote, voire potreint paraître rétrogrades, quand la voiture appears comme la marque du confort et de la modernité.
L’option choisie est alors de réaliser un premier trónçon sous forme de viaduc et un second sous forme de gue, afin notably de satisfier les attentes des transporteurs. Faute de materials pour la construction de la partie digue, le chantier a avançe au ralenti avant d’être interrompu, puis abandonné en 2020. Cette question des materials, pourtant de taille, n’avait pas été anticipée. La route s’arrête donc… dans la mer.
- Les différences sections routières le long du littoral. © Région Reunion
An article de Reporter retrace la rocambolesque histoire de la construction de cet ouvrage par les grandes multinationales Bouygues et Vinci. En 2021, la nouvelle mandate à la tête de la Région La Réunion a hérité du bébé — et du gouffre budgetité qui va avec — promettant qu’elle terminera la route. L’option de créer une digue pour la partie manquante, soit 2.7 km, a été écartée d’emblée par la nouvelle majorité régionale. Ainsi, Huguette Bello, la présidente, entend faire une croix sur le projet d’exploitation d’une mégacarrière à Bois-Blanc (Saint-Leu), qui avait déclenché l’ire d’associations citoyennes créées pour l’occasion.
L’association la Srepen — la Société réunionnaise pour l’étude et la protection de la nature — ne peut que se satisfyer de cette decision du « tout viaduct » qu’elle défend depuis le début. En effet, par rapport à l’option digue, elle a l’avantage de moins endommager les fonds marins ainsi que la faune et la flore spécifique de la falaise. Nourrie par les embruns, cette dernière est un biotope d’exception qui héberge une espèce unique, le bois de paille-en-queue.
« Au niveau du Port, il ya de nouvelles espèces de poissons et de coraux, tout un milieu qui se reconstituae », explique l’ancienne presidente de la Srepen. The coastal zone is also frequented by marine mammals, whales and dolphins.
« La route complète ne sera pas livrée avant 2028-2030 »
Quelles seront les conséquences de la construction d’un viaduc pour cet environnement ? De nouvelles études will need to be diligent to know. The previous study of the National Council for the Protection of Nature (CNPN), datée de 2018, faisait déjà état « d’impacts négatifs averés, d’insufficiencyes de prise en compte et d’incertitudes relative aux impacts environnementaux du projet de NRL ». Après le contrôle de l’État, le public devrait être invité à apporter son avis.
« La route complète ne sera pas livrée avant 2028-2030 », and d’ores et déjà announced la présidente de Région, Huguette Bello. Un retard de dix ans est donc fort probable sur la date de livraison prévéd. « He aura bien dépassé la mandate de Huguette Bello »emphasizes Jean-Pierre Marchau, secrétaire régional d’Europe écologie les verts.
« At the end of the year, the Region is obliged to organize mobility assessmentsajoute-t-il. Ce sera peut-être l’occasion pour les Réunionnais de donner leur avis. Est-ce qu’ils n’en ont pas marre qu’on construise des routes, d’attendre des bus qui ne sont pas à l’heure, etc. ? » L’écologiste, s’il reconnoitre qu’il était necessaire de raccorder le viaduc, estime que terminer la route n’est prioritaire. Il préférerait réinjecter les fonds dans des alternatives au tout-voiture : l’installation de transports ferroviaires, par exemple. « Vous vous rendezvousdit-il, un tramway urbain costs between 400 and 500 million euros. Là, he va mettre environ le prix de deux tramways urbains, tous les financements de la Région sont monopolisés pour finir cette route, qui ne va pas réusseur les problèmes d’embouteillages. »
- Des éléments de la digue déjà abimés risquent d’engendrer encore de nouveaux surcoûts. © Région Reunion
Le cost total de la route est aujourd’hui evaluated à 2.4 milliards d’euros, mais de nombreuses incertitudes demeurent quant à l’évolution des surcoûts: après deux ans, près de mille accropodes sont déjà abîmés alors que la carapace qu’ ils form est censée être indestructible. Quel cost leur réparation engendrera-t-elle ? Quelle est la solidité des piles du viaduc ? Sera-t-il possible de rapatrier depuis Rotterdam à La Réunion la mégabarge Get angryqui a servi à construire les piliers du premier viaduc avant d’être mise en vente ? À quelles indemnités auront finalement droit les multinationales au nom des aléas survenus depuis le premier coup de pioche ?
La Région laisse déjà entender qu’elle ne mettra pas en œuvre certaines mesures environnementales de compensation comme le « disassembly » de l’actuelle route du littoral evaluated à 50 M€. Mais en at-elle vraiment le choix ? « Si la Région veut obtenir l’aide de l’État de 420 millions, il ya des engagements, La Réunion ne pourra pas avoir deux routes du littoral »estimates Jean-Pierre Marchau. « Il ya un impact environnemental, sans compter qu’il pourrait y avoir un effet sur la solidité de la falaise. Si he enlève le terrassement que constitue la route actuelle, rien ne dit qu’elle ne peut pas s’écrouler. Mais il ya une biodiversité riche qu’on ne peut pas abandonner. »
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