AFP, publié le vendredi 26 août 2022 à 22h04
Un rodeo pour surmonter les clichés sur l’addiction et le suicide.
Un hommage à Jonn Beer, un cowboy mort d’une overdose.
Bosler, fin fond du Wyoming, un samedi d’été.
Dans ce minuscule bourg de l’Ouest américain, le public vibre au rythme des coups de sabot que lance un des chevaux contre une clôture blanche.
La barrière s’ouvre, l’étalon hagard déboule dans l’arène.
Planté sur la selle, un cowboy tente périlleusement de s’agripper avec une seule main tandis que l’animal sauvage rue et se cabre.
Un seul objectif: ne pas se faire débarquer durant au moins huit secondes.
Des dizaines de vaillants tentent de répéter la prouesse, les chutes sont nombreuses.
– Un nuage de cendres –
“Celle-là a dû faire bien mal. Il va avoir besoin d’un petit coup de main”, lance the animateur dans son mégaphone quand un des hommes se retrouve face à lui, les quatre fers en l’air.
La famille de Jonn observe la scène.
C’est après une chute et une sérieuse wounder au genou que le jeune homme, passionné de chevaux depuis son adolescence, a commencement à prendre de l’Oxycontin, un opiacé antidouleur hautement addictif, prescrit par des médecins.
The beginning of a gear. Each new injury, partie intégrante de la vie d’un cowboy, est synonyme de nouveaux traitements.
“Ils ont continué à lui en prescrire jusqu’à ce qu’à un moment donné, il soit incapable de vivre sans”, explained his father, Don Beer. “Ça nous a menés là où nous sommes maintenant, à honorer la mémoire de mon fils qui est parti.”
Le 31 octobre 2021, le cowboy, père de trois fillettes, meurt d’une overdose de fentanyl, un opiacé de synthèse jusqu’à 50 fois plus puissant que l’héroïne. Il avait 29 ans.
“Certaines personnes sont attrées par les chevaux parce qu’ils les aident à surmonter les difficulties du quotidien”, explains his father. “Jonn en faisait partie: plus il était entouré de chevaux, mieux il se sentait.”
Ses cendres ont été prédues samedi dans l’arène du rodéo, placées sur la selle du dernier cheval qu’il a monté. D’un coup de sabot, elles se sont dispersées dans un nuage.
– “Costauds” –
La mort de Jonn a servi d’électrochoc pour Rand Selle, un cowboy au regard perçant.
“On doit souvent gérard des histoires d’amis cowboys ou de proches qui se sont suicidés ou qui ont succumb à une addiction à la drogue ou à l’alcool”, souffles le trentenaire, organisateur du rodéo en hommage à son acolyte.
Dans cet Etat, où les villes sont distantes de plus de 150 km, où la météo est hostile et le réseau telefonique quasi-inexistant, le mot d’ordre a toujours été de se “relever comme un cowboy-boy” face aux aléas du quotidien
“Nous les cowboys, on est censés être costauds, on nous apprend à être indépendants et à ne compter sur personne”, assure-t-il, les larmes aux yeux. “On n’a pas forcément cette facilité à communicar, parler de nos émotions.”
Après le décès de Jonn, Rand Selle created a groupe pour libéraire la parole sur l’addiction et le suicide dans ce milieu très masculine. L’association a été baptisée “No More Empty Saddles” (“Plus une selle vide”).
– Cadenas –
Le groupe jouit d’un succès notable sur Facebook, où plusieurs cowboys ont commencement à livrer leur témoignage.
“C’est complètement normal d’avoir des émotions négatives, c’est ce qui nous rend humains et nous distingue… d’un cheval”, emphasizes Sheryl Foland, la responsible des questions de santé mentale pour l’association.
L’entourage de cette professionnelle de santé à la longue tresse blonde n’a pas été épargné par les tragédies d’addiction et de suicide. “J’ai grandi avec un père alcoolique”, raconte-t-elle. “Mon père était en cure de désintoxication quand mon frère est mort” par suicide.
“Vous ne savez jamais qui va devenir accro”, points out Sheryl Foland. “Mais tant que nous n’en parlerons pas, nous n’avancerons pas.”
Pour en “finir avec les morts inutiles”, cette femme, qui pétille d’énergie, distribue depuis sa caravane des cadenas pour neutraliser les armes à feu, principal moyen de suicide dans le Wyoming, et des boîtes qui se verroulent pour entreposer les medicos addictifs aux participants du rodeo.
La veille, un cowboy a toqué à sa porte. “Il avait juste besoin d’un endroit pour parler.”
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