Défense: “La France a évolué avec une armée au modèle ‘bonsaï’… nous avons de tout, mais un peu”

l’essentiel
En juillet, les chiefs d’état-major des armées étaiten auditionnés par la commission de la défense de l’Assemblée nationale et ont alerté sur les manques de moyens de l’armée française en cas de conflit de haute intensité. Elie Tenenbaum, directeur du center des études de sécurité de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI), explains that France has chosen a reduced army format and its limits in a new international geopolitical context.

“Notre capacité à être une force expéditionnaire ne nous rend pas instantanément aptes à conduire une guerre de haute intensité”. Les mots du chief d’état-major des armées, Thierry Burkhard, le 13 juillet dernier face à la commission de la defense de l’Assemblée nationale sont sans appel. L’invasion russe en Ukraine fait revenir le sujet des conflits de haute intensité sur la table et les chiefs d’état-major des armées n’ont pas hésité à émettre des réserves sur la capacité de l’armée française à faire à ce type de conflict.

Qu’est qu’un conflit de haute intensité?

Sur le plan de la doctrine, c’est une opération qui mobilise tout le specter des moyens militaires sur le plan technologique et capacitaire. Mais sur le plan stratégique, la haute intensité est liée à une forme de symétrie, c’est-à-dire lorsque l’adversaire est capable de contester une action militaire dans toutes ses composantes. On the contrary, he took the example of the Barkhane operation in the Sahel, elle a mobilized the large resources of the French army but the adversary did not constitute a force that qualified the conflict of “high intensity”.

Comment explicar ce manque de moyens denoncé par les chefs d’état-major?

Depuis des années, les armées occidentales, dont l’armée française, ont réduit leurs moyens militaires. Cette fonte capacitaire s’explique bien sûr par la volonté de toucher les “dividendes de la paix” après la end de la guerre froide. Mais elle traduit aussi un phenomenon de technologisation croissante entraînant une inflation des costs de production, que les États ont cherché à compenser par la réduction des formats. Par exemple, at the end of the Cold War, the French army had some 1300 battle tanks, in 2022 there were only 220. To maintain a “complete” army model, France progressively evolved towards a sample army ou “bonsaï” : nous avons de tout, mais un peu. Cela fait des années que les militaires et les experts de la défense tirent la sonnette d’alarme sur ce manque d’épaissement.

Pourquoi l’envoi de canons Caesar aux Ukrainiens a été révélateur de manques?

Ce cas permet de comprendre comment le format de l’armée française est taillé au plus juste, avec une marge d’erreur ultra-réduite. L’envoi de ces munitions aux Ukrainiens a dévoilé un manque de stock. L’armée française disposait de 76 canons Caesar avant d’en donner 18 aux Ukrainiens, il en reste donc 58. Or, en cas d’engagement majeur, le nombre attendu de Caesar est de de 48. Si he considre une disponibilité technique de 90 %, he voit bien qu’il ya vraiment très peu de marge.

L’armée française est-elle donc en décalage par rapport au contexte actuel?

Depuis des années l’armée française a été taillée pour un mode de guerre expéditionnaire : être capable de projeter dans la durée une force réduite face à des adversaires inférieurs. Pour autant, il existe une hypothèse dite “d’engagement majeur”, qui prévoit que les armées françaises puissent déployer en 6 mois une force d’environ 15,000 hommes, un millier de blindés (dont 140 chars), 45 avions de chasse, un groupe aéronaval, etc. À première vue, cela peut paraître dérisoire si l’on compare avec les forces deployed par les Russes et les Ukrainiens (dix fois supérieures en effectifs).

Il convient surement de mettre à jour les hypothès d’engagement pour plus de réalisme. L’hypothèse d’engagement majeur prévisé un préavis de 6 mois, ce qui est relativemente long au regard de la vitesse des crises. It also provides a 6-month deployment duration, which is very short. Si le conflit venait à être plus long que ce délai, l’armée risquerait de vite manquer de moyens.

Et dans l’hypothèse d’un conflit de haute intensité, la France est-elle prête?

Il ne faut pas non plus tomber dans le piège de se préparer à une guerre imaginaire : la France n’est pas dans la situation de l’Ukraine, ni sur le plan geographique – elle n’a pas de menace à ses frontières -, neither sur le plan diplomaticique – elle est dans l’OTAN et peut compter sur ses alliés dont les États Unis en cas d’opération majeure – nor sur le plan stratégique – la dissuasion nucléaire radically change les scénarios et les besoins opérations dès lors que les intérêts vitalaux de la France would be menaced.

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