Ce chercheur du CNRS, qui travaille dans la section géochimie depuis plus de ans, a pris ce jeudi un train Paris-Tarbes puis la voiture pendant une hour pour se rendre dans la petite chapelle. Le trajet en vaut la chandelle : là coule une eau de source sulfurisée aux caractéristiques exceptionnelles, qui presente selon…
Ce chercheur du CNRS, qui travaille dans la section géochimie depuis plus de ans, a pris ce jeudi un train Paris-Tarbes puis la voiture pendant une hour pour se rendre dans la petite chapelle. Le trajet en vaut la chandelle : là coule une eau de source sulfurisée aux caractéristiques exceptionnelles, qui presente selon notre chercheur « des anomalies chimiques unique au monde ».
Aujourd’hui aményé en maison thermale, l’endroit possesde en lui-même une histoire singulière : il s’agit du dernier survivant en activité des petits établissements thermales qui parsemaient le piémont des Pyrénées il ya des siècles.
L’eau de la chapelle présente des “anomalies” chimiques unique au monde
L’origine des Bains de secours remonterait, selon la légende, à l’époque gallo-romaine. Des pierres taillées retrouvées près des sources témoignent que les eaux étaiten utilisés déjà 2500 ans avant J.-C.
Plus late, en 1750, Théophile de Bordeu, originaire de la Vallée d’Ossau, parle déjà dans ses lettres d’un petit établissement assez rudimentaire, mais aux sources miraculeuses où les inhabitants du voisinage venaient soigner toutes sortes de maux. Yet, pendant assez longtemps, cette eau aux caractéristiques inconnues et à l’odeur particulière a donné au site le nom d’eau de « sorcière ». « Ça sent un peu comme l’œuf pourri, ça pue quoi! » commented Pierre.
La maison des thermes a été reconstruite en 1787, puis agrandie en 1866, mais personne n’est jamais parvenu à découvrir le secret de son eau.
Des anomalies inexpliquées
À l’entrée de la maison thermale, il faut enlever ses chaussures et ne pas faire de bruits pour respecter le lieu de méditation et de repos. À l’intérieur, les gens viennent se ressourcer dans des bains aux properties revitalisantes.
Pour analyze cette eau si singulière, Pierre Cartigny se rend une fois par mois dans la maison thermale pour récolter patientemment l’eau depuis la source elle-même.
Patrice Martins de Barros
Au fond de la maison thermale, une chapelle, d’environ 10 m2 accueille le visiteur, illuminée d’une jolie lumière filtrée par un vitrail. Elle abrite surtout l’eau de source qui intéresse tant notre chercheur. Un petit trou, d’une trentaine de centimètres de côte contient l’eau qui s’y déverse. Qui s’y déverse depuis où? « He ne sait même pas » smiles Pierre Cartigny. « He ne sait presque rien de cette source, c’est fou. Comme les bains existent depuis plus de deux siècles, he n’a pas de repère écrit de leur origine. »
L’eau présente des anomalies en isotope de sulphre. La source est « abnormale » car le sulfure d’hydrogen qu’elle contient (noté H2S, ce qui sent l’œuf pourri) est enrichi en soufre 33 et que les sulfates (notés SO4) sont appauvris en soufre 33.
Le méchanism qui produit ces anomalies n’est pas compris. Il pourrait être d’origine microbienne (ou pas) et est d’autant plus troublant que toutes les autres sources de la région (qui ont été toutes réésamplenées et réanalysées) ne montren aucune anomalie.
He ne sait presque rien de cette source
Pierre Cartigny se souvient de 2018, lorsque Guillaume Barré, alors jeune chercheur de chez Total, avait dû résamplener de nombreuses sources pour en verifier les valeurs. Il se rend dans cette chapelle du Béarn et se rend compte d’une anomaly en isotope de soufre dans cette eau. Au retour de Guillaume au laboratoire, Pierre se souvient de sa reaction : « Je lui ai dit qu’il avait dû s’être trompé dans ses prélèvements, car ces anomalies sont rarissimes » sourit-il aujourd’hui. Mais les samples suivants ont suivi les mêmes anomalies et les chercheurs ont commencement à s’y intéresser.
Un réactif à l’intérieur des bouteilles permet aux isotopes de se fixer pour les analyses.
Patrice Martins de Barros
Après la période de crisis sanitaire, des recherches sont sont menées au sein du CNRS. Tous les mois, Pierre et son palois colleague Anthony Ranchou-Peyruse, se rendent dans la chapelle et remplissent plusieurs liters de cette eau si singulière. Une fois rentrée à Paris, elle va subir de nombreuses expériences : « First, nous la filtrons pour ne plus obtenir que le réactif et la poudre ainsi créée. Plusieurs autres transformations sont effected jusqu’à obtenir une molecule que nous savons comparer avec d’autres molecules et dont nous pouvos extraire des valeurs. »
Les anomalies (in rouge) en isotope de soufre de cette eau, décritates ici sur plusieurs milliards d’années.
Pierre Cartigny
Les anomalies de l’eau ici schématisées.
Pierre Cartigny