Le 20 août dernier, l’actrice Line Renaud et le député Olivier Falorni (divers gauche) de Charente-Maritime ont publié, dans Le Journal du dimanche, une lettre ouverte aux parlementaires réclamant la légalisation de l’euthanasia. Rapporteur général de la proposition de loi sur la fin de vie du 8 avril 2021 dont il est l’auteur, Olivier Falorni avait alors profité d’une niche parlementaire pour poser ses sinistres jalons, mais une avalanche d’amendements – près de 3,000 – lui avait fait perdre cette triste course contre la montre parlementaire. Il revient aujourd’hui à la charge et développement toujours les mêmes arguments, posés sous la lumière avantageuse de la compassion et de l’humanité. Si le sujet n’était si grave et si crucial pour l’avenir de notre civilization declinante, he pourrait en quelques phrases se contenter de railler cet avatar de l’hédonisme soixante-huitard qui n’accepte qu’une humanité utile, performante et winner Bref, l’upper class ou la mort.
C’est en réalité à une révolution sociétale, contraire à tout ce qui fonde nos sociétés occidentales et comparable à ce qu’a été l’IVG, que les Français vont être conconçon. Emmanuel Macron, pendant la campaign, s’y est montré favorable. Et puis les sujets sociétaux sont toujours si opportunes pour occuper à plein temps, par une grossière polarization, le débat médiatique, à l’heure des factures qui s’envolent, des pénuries qui s’annoncent, de la submersion migratoire, du chaos sécurité et d’une diplomacy aussi hasardeuse qu’explosive !
Quels sont les arguments des partisans de l’euthanasia?
Tordons, tout d’abord, le cou à une “fake news” qui voudrait que près de 96% des Français soient favorable à l’euthanasia. Qui, en effet, parmi toutes ces personnes interrogées, active et en bonne santé, ne frémirait pas d’effroi à l’idée d’une fin de vie difficile ou même, dans notre société qui perd peu à peu le sens du réel, à l’idée même de la vieillesse et de son cortège de difficulties, de soucis de santé et de perte d’autonomie? Il est foncièrement malhonnête de demander leur avis – et de s’en reclamer – aux bien portants pour favorer une legislation qui ne les concerne pas en premier lieu.
La tribune du JDD s’indigne également de ce que les Français qui veulent se suicide avec l’aide d’un médecin soient obligés de se rendre à l’étranger, en Belgique ou en Suisse. Mais qui serait pénalisé en premier lieu par une loi autorisant l’euthanasia? Les faibles, les pauvres, les vulnerables, ceux qui, en une fraction de seconde, seront demain considered comme un trop lourd poids financier pour la collectivité. Un argument financier, d’un poids réel, qui n’est bien sûr pas évoqué dans la tribune du JDD. Cela ferait un peu désordre dans cette si vertueuse mise en scène. Ceux dont la conscience sera alterée, qui ne sauront resister à la pression de l’entourage ou du corps médical, ceux dont on n’aura pas entendu l’appel au secours à l’heure du grand passage de la vie à la mort seront les premières victimes de ce basculement de civilization. Or, dans la très grande majority des cas, une prise en charge adaptado, sociale, médicale, psychologique – et spirituelle -, c’est-àdire une prise en consideration du malade dans son entier, lui ôte toute idée d’en finisher.
Ainsi, à l’heure où l’on use et abuse de la “solidarité nationale” pour “sauver les vies des plus fragiles” depuis la crise du Covid, avec au passage de profondes et nombreuses entailles aux libertés publiques, les partisans de l ‘euthanasia explicient que « les Français souhaitent, dans leur écrasante majorité, maîtrise leur destin jusqu’au bout ».
Quelle arrogante illusion! Creyez-vous realtement qu’un patient en fin de vie, ou simplement dépressif, malade, à bout de souffrances, est en pleine possession de ses moyens? Croyez-vous qu’il ne change pas d’avis lorsque lui sont proposés des soins palliatifs? Les auteurs de la tribune évoquent la cruauté de la loi française qui ne permet pas à ceux qui le veulent d’en finir. Ce qui est un scandale majeur, et d’une indéniable cruauté, c’est que 26 départements français do not have pas d’unité de soins palliatifs, que sur les 320,000 patients qui déverriment en beneficiar, seuls 100,000 y ont accès.
Au printemps dernier, l’avocat Erwann le Morhedec, dans un ouvrage percutant, Fin de vie en République, avant d’éteindre la lumière (Cerf). humanité du patient, cette décision de ne pas lui voler un moment parmi les plus importants de sa vie, car, oui, la maladie et la mort font partie… de la vie.
Enfin, comment ne pas entendre ce cri du cœur de Philippe Pozzo di Borgo lors de cette proposition de loi Falorni en avril 2021 : « Je lance aujourd’hui un appel solennel aux parlementaires d’aujourd’hui et de demain : n’abolissez-pas nos vies ! Surtout pas celles des plus fragiles. Vous ne vous rendez pas compte du désastre que provoque chez les personnes qui se débattent avec des vies difficiles votre soutien à l’euthanasie ou au suicide assisted comme des morts “libres, dignes et courageoususes”. » Cet appeal à la véritable compassion, au respect du vrai courage, à ce sursaut d’humanité, autrement plus exigeant que celui d’Olivier Falorni et de Line Renaud, sera-t-il entendu par les parlementaires?
To deepen this topic:
Henri de Soos, L’impasse de l’euthanasia, Éditions Salvator,
Damien Le Guay, Quand l’euthanasia sera là, Éditions Salvator