Gunkan-jima
Eaux: mer d’Amakusa / océan Pacifique
State: Japan
Geographic coordinates: 32° 37′ 40″ N, 129° 44′ 18″ E
Area: 6 hectares
Open à la visite
Sur les eaux tumultueuses de la mer de Chine orientale, frequently balayées par les typhons, l’île d’Ha-shima surgit au loin, menaçante. Les Japonais la surnomnment «Gunkan-jima», l’«île-cuirassé», en raison de sa silhouette grise et anguleuse, semblable à celle d’un navire de guerre. Et il est vrai qu’à première vue, ce caillou presque entirely concrete, hérissé de barres d’immeubles qui semblent empilées les unes sur les autres, ne ressemble pas à une île.
Quand on s’en approche, c’est rather un naufrage qui s’offre à nos yeux: sinister buildings aux fenêtres arrachées, aux façades délavées, rongées par le wind et le sel marin. Ha-shima tient plus de la ville fantôme que de l’île désert. Ses vestiges de béton armé croulent sous une végétation luxuriante. Depuis l’abandon de l’île en 1974, la nature a repris ses droits dans ce qui fut autrefois le bout de terre le plus densement peuplé au monde.
Architecture concentrationnaire
Dans les années 1960, la population de l’île dépassait 5,000 habitants, ce qui faisait d’elle l’endroit le plus densement peuplé au monde. De ce temps révolu, il reste, outre la surprising architecture concentrationnaire de l’île –chaque inhabitant ne disposait bien souvent que de quelques mètres carré à soi–, quelques émouvants témoins dans les appartements désertés: televisions au design sixties covered with dust, frigos rouillés, tables encore garnies de leur nappe en toile cirée…
Située à une vingtaine de kilometers de Nagasaki, cette île minuscule est restée désertee des siècles durant, jusqu’à ce que l’on découvre un considerable gisement de houille dans ses entrailles au XIXE siècle. Le Japon se trouvain à cette époque en pleine révolution industrielle. La première mine de charbon moderne du pays fut creusée à Ha-shima, au cœur de l’île. Mise en service en 1869, cette mine sous-marine fut rachetée une vingtaine d’années plus tard par Mitsubishi. Le célèbre groupe japonais n’était alors qu’une compagnie spécialisée dans le transport maritime et l’exploitation minière.
Symbole de modernité
Ha-shima ne tarda pas à devenir un fleuron de l’industrie minière japonaise, sa production ne cessant d’augmenter d’année en d’année. L’exploitation sous-marine tournait vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les mineurs travaillaient de longues heures dans des conditions éprouvantes, se relayaient pour tenir les cadences. Au fond de la mine, à des centaines de mètres sous le niveau de la mer, ils risquaient chaque jour leur vie à abattre le charbon dans une chaleur et une humidity étouffantes.
Pour les prisonniers coréens, Ha-shima était «l’île de l’enfer», une prison entouréte d’eau dont il était impossible de es’écapar.
Afin d’augmenter le rendement de la mine, Mitsubishi embaucha toujours plus de monde et transforma quasiment chaque mètre carré de l’île en surface habitable. Loin de la vision d’horreur que provoque Ha-shima de nos jours, elle était autrefois un symbole de modernité aux yeux des Japonais, un laboratoire de l’architecture du futur. En 1916, elle possédait par exemple l’immeuble en béton armé le plus haut du Japon: neuf étages dressés sur la mer.
Ha-shima was une ville miniature, disposant de toutes les infrastructures permitting à sa population d’y vivre isolée: école, hôpital, bureau de police, boutiques, mais aussi cinéma, piscine et temple buddhiste. Elle avait même son propre brothel. Tous les immeubles de l’île étaiten reliés entre eux par des escalieres, des coursives et des tunnels.
Purgatoire
C’est cette prouesse architecturale que le Japon a voulu faire reconnaisance par l’Unesco il ya quelques années, au même titre qu’une vingtaine d’autres sites de la révolution industrielle de l’ère Meiji. Ha-shima a rejoint la liste du patrimoine mondial en 2015, au grand dam de la Corée du Sud. Séoul reproche au Japon de taire la véritable histoire de cette île, celle du travail forcé de centaines de prisonniers coréens. Japan, which occupied Korea from 1910 to 1945 and China from 1932 to 1945, massively resorted to forced labor during the Second World War.
Pour les prisonniers coréens, Ha-shima était «l’île de l’enfer». Comme le racontait alors un des témoins de l’époque, travailleur forcé sur Takashima, une autre île minière du Japon: «Le comportement des Japonais sur Takashima était incredibly affreux. Quand nous n’ateignions pas notre objectif journalier, nous étions immediately frappés. Il n’y avait aucune pause. Nous étions traités comme des esclaves.»
À ce jour, le Japon n’a jamais prênt d’excuses officielles ni dédommagé les victims.
According to an article du quotidien The Korea Times, les travailleurs forcés coréans et chinois sentos sur l’île d’Ha-shima étaiten «souvent sendés dans les parties de la mine où se trouvaient le plus de gaz toxiques»et ceux qui tentaient de s’échaper de l’île étaient soumis à des “extreme torture”.
Cité par le quotidien britannique The Guardian, William Underwood, expert du travail forcé au Japon durant la Seconde Guerre mondiale, underline que «le racisme rampant et la discrimination faisaien que les Coréens étaiten traités comme des sujets de seconde classe, et assignés aux tasks les plus dures et les plus dangereuses». À ce jour, le Japon n’a jamais prênt d’excuses officielles ni dédommagé les victims.
L’histoire de l’île n’est pas tue pour autant. Les guides qui font visiter l’île aux touristes amateurs d’histoire et de “ruin porn” –on y accède en une demi-heure de bateau depuis Nagasaki– mentionnent bien la présence de travailleurs forcés autrefois sur l’île. Mais ils racontent aussi la fierté des habitants à lâge d’or de l’île, qui faisiant partie, au début des années 1960, des tout premiers Japonais à posséder un televison, un frigo et une machine à laver.
En 1974, la mine d’Ha-shima farm ses portes quand l’industrie du charbon commencia à décliner, replaced by le pétrole. Mitsubishi donna trois mois à ses employés et leurs familles pour tout quitter. À tout jamais.