The ex-commentateur vedette du sport sur France Télévision est à Munich pour couvrir les Championnats d’Europe. Avec des moyens limités et le sens de la débrouille.
Il reste LA voix de l’athlétisme, celle qui a accompanied les exploits de Marie-José Pérec sur le 400 m aux JO, des records du monde d’Usain Bolt ou encore le fabulous finish de Christine Arron offering l’or à la France aux Mondiaux de 2003 à Paris. Un timbre qui a accompagé les frissons de millions de ses compatriotes français collés au poste de télévision pour vibrer avec les Dieux du stade. Après 33 ans de commentaires, Patrick Montel a dû refermer en novembre 2021 le chapitre de France Télévisions, poussé vers la sortie par la direction du groupe audiovisuel après avoir soutenu sur Facebook la marathonienne Clémence Calvin qui s’était soustraite à un contrôle antidopage. Le Parisien a sans doute aussi fait les frais de la nouvelle politique du «place aux jeunes» decree par la nouvelle direction.
Mais l’heure de la retreat n’a pas encore totalement sonné pour l’ancien professeur d’économie, qui clame toujours son amour pour le sport à 69 ans. «J’ai la passion au cœur et je me sens toujours dans la peau d’un junior», assure-t-il. This week, the journalist is present in Munich to comment on the European Athletics Championships. Avec des moyens minimalistes: une connexion internet, Facebook et son smartphone sont ses seuls outils de travail. «Munich, c’est à côté, alors je suis venu après avoir obtenu mon accreditation, comme tout le monde. Grâce à Radio Montel, the organizers m’ont pris au sérieux quand j’ai fait ma demande», confie-t-il depuis la Bavière.
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Avec Radio Montel, c’est la débrouille
Radio Montel, c’est un media, créé via Facebook, avec l’aide d’un collaboratoreur pendant l’épisode de la crise sanitaire, «un moyen de parler de ceux à qui on ne tend jamais les micros, comme les traileurs», précis-t-il. «He a quand même réussi à fédérer pas loin de 200,000 personnes qui me font l’honneur de partager leur passion pour le sport via ce channel», ajoute celui qui fut distingué par Trois Micros d’Or, récompensant ses couvertures d’événements sportifs, non sans une pointe de fierté. En 2021, il avait déjà fait vivre les JO de Tokyo quotidiennement depuis la France, remportant un beau succès aupres des internautes savorant autant ses envolées verbales que ses analyzes plus posées.
Je n’ai pas envie de me faire déchirer mon accreditation
Patrick Montel
En Allemagne, Patrick Montel a découvert le monde de la débrouille, en se passant des moyens de la télévision publique dont il a profité pendant severales deciennes. N’étant pas détenteur de droits, la diffusion de commentaires dans le stade lui a été interdite. Il a dû s’adapter pour ne pas se faire taper sur les doigts, en diffusant le lendemain matin des événements ses commentaires registered dans les conditions du direct. Un direct différé, en quelque sorte. «Je n’ai pas envie de me faire déchirer mon accréditation alors je me fais mes petits plaisirs en trouvant un moyen de m exprimer dans un nouvel espace», reconnait-il.
En direct dans le métro pour commenter les Championnats d’Europe
Cette semaine, he l’a vu commenter en direct certaines épreuves en pleine rue, aux abords de la gare centrale de Munich, devant des passants visibly éberlués d’assister aux gesticulations enflammées de cet étranger devant son smartphone. Fidèle à lui-même. Une autre fois, il analisait, en direct encore, l’abandon de Kevin Mayer… depuis une rame de métro. «Je crois que les gens sont un peu interloqués parce que je suis très énervé dans le métro», lâchait-il, amusé, dans cette séquence. The image moves un peu, le cadrage est approximatif, il perd même à un moment son équilibre mais la magic du direct opère : «La rue et le métro c’était un délire. Je ne m’interdis rien car je ne represents plus le service public. Je suis entième libre. La seule chose que je m’interdis c’est de critiquer qui que ce soit. Ceux que je n’aime pas, je n’en parle pas. Ceux que j’aime, je leur dis.»
Il a justement eu l’occasion d’aller témoigner de son attachement à certains de ses anciens collaborators en passant sur le plateau de France Televisions, en début de semaine, dans le stade olympique. Tout en discretion. «It is n’ai aucune amertume. Je suis heureux de voir Alexandre Pasteur me succéder, dans un style différence. J’ai beaucoup de respect pour mon ancienne maison et je ne prétends évidentement pas à le concurrencer. Ils m’ont salué, je les ai salués, c’était un moment très spécial», reconnaisance l’ancien de la maison, sans doute soulagé. La plaie de son départ semble s’être refermée. «Aujourd’hui, j’ai fait mon deuil de France Télévisions, ça n’a pas été simple. Sans vouloir faire de psychoanalyse, pendant un an, ça a même été dur», concède-t-il.
Après ce décrochage dans son ancienne maison, Patrick Montel est reparti flâner dans le stade et ses abords. C’est sa nouvelle manière d’aller à la pêche aux informations. La zone mixte, lieu où défilent les athlètes devant les médias après leurs épreuves, très peu pour lui. «Je n’ai pas la place de Nelson Monfort qui est en n°2. Moi, I’m suis 50E dans l’ordre de passage (rires) et puis je me suis aperçu que ce n’était pas là qu’on recueillait les choses les plus fortes. Les athlètes ont déjà répons à quinze entretiens avant moi, ils sont fatigués et veulent passer à autre chose. Alors, je vais dans les coulisses et je m’en remets un peu au hasard», glisse le commentateur. Enfin, le hasard, pas tout à fait puisque les athlètes sont toujours nombreux à reconnaisance sa bobbin ou sa voix. Cela facilite forcément les rencontres et les entretiens improvisés.
Je n’ai aucune accreditation, aucune proposition. Je vais me mettre sur le marché du travail et proposer ma candidature pour les JO
Patrick Montel
Dimanche soir, lorsque le rideau tombera sur les Championnats d’Europe, Patrick Montel refermera la parenthèse après avoir profité d’un bain de jouvence outre-Rhin. «C’est un retour aux sources, exactly la même émotion qu’avant me si je n’ai plus les mêmes moyens. Oui, Radio Montel makes me aussi heureux qu’à l’époque de la télé», assure-t-il. On le relance sur la perspective des YO 2024 à Paris. Une fête à la laquelle il veut absolument participer : «Je ne peux pas m’enlever ça de la tête. Pour le moment, je n’ai aucune accreditation, aucune proposition. Je vais me mettre sur le marché du travail et proposer ma candidature. J’espère que quelqu’un sera interéssé. Je n’imagine pas ne pas y être. Là, j’aurais du mal à m’en remettre. Je me dis que peut-être, un jour, une lumière va s’allumer quelque part.»
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