Très discret depuis le scandale provocé au Festival de Cannes en 2019 par son film “Mektoub my love – Intermezzo” en 2019, the genius and sulphurous director Abdellatif Kechiche will make his return to the front of the stage on the occasion of the Festival international du cinéma méditerranée, à Montpellier, du 21 au 29 octobre. Un événement dont s’explique le directeur de la manifestation, Christophe Leparc.
Kechiche au 44e Cinemed, comment avez-vous fait ? Et d’abord pourquoi?
Je crois que c’est clair pour moi comme pour l’équipe du festival, et comme une grande partie du public : Kechiche est l’un des plus grands cinéastes français vivants, auteur d’une œuvre remarquable, maintes fois récompensée (César, Lion d’or, Palme d’or, etc.). En fait, he lui court après depuis plus quatre ans ; depuis bien avant Mektoub my love – Intermezzo, en fait. Mais il était alors à fond dans ses tournages sétois donc pas du tout dispo… Je me souviendrai toujours de l’avant-première de La graine et le mullet qu’on avait organized du temps de Jean-François Bourgeot, à l’opéra Berlioz. Cela avait été formidable. And the revelation of Hafsia Herzi. He en avait reparlé d’ailleurs avec elle au cours de notre précédent édition car elle est restée très proche de lui. On en avait aussi causé avec André Téchiné qui considerate que ses deux enfants spirituels sont Abedellatif Kechiche et Céline Sciamma, l’un étant plus dans le érébral, l’autre dans le sensoriel. Enfin, bref, he relançait regularly. He voulait absolument lui rendre hommage… Et finalement au mois de juin, il nous a répons qu’il serait très content de revenir dans la région.
44e Cinemed: les premières indiscrétions!
Prévue du 21 au 29 octobre, la 44e édition du Cinemed promet ! Outre l’invitation exceptionnelle d’Abdellatif Kechiche qui y fera donc son grand retour dans la lumière, le festival montre l’intégralité de l’oeuvre de la réalisatrice espagnole Icíar Bollaín, depuis Coucou, tu es seule? en 1995 aux Repentance qui sera montré en avant-première avant sa sortie nationale le 26 octobre, en passant par Le mariage de Rosa (qui a inspiré l’affiche de la 44e édition) : une cinéaste engagée, humaniste et féministe, qui ne craint pas de se colleter aux sujets qui agitent le temps présent.
On y verra aussi en avant-première l’adaptation du roman Couleurs de l’incendie de Pierre Lemaitre, par Clovis Cornillac (avec Léa Drucker et Benoît Poelvoorde), qui fait suite à celle d’Au revoir là-haut by Albert Dupontel. C’est aussi au festival que sera montrée la nouvelle production TAT, the excellent animation studio based in Toulouse (and mixed in Montpellier): Pattie et la colère de Poseidon.
Enfin, dernière petite révélation en exclusivité pour Midi Libreavec la complicité de la chaîne franco-allemande Arte, le Cinemed projettera l’intégralité d’Esterno nottemini-series dans laquelle, dix-neuf ans après son génial Buongiorno, notte le grand cineaste italien Marco Bellocchio, 82 ans, revient sur l’assassination en 1978 du chief de la Démocratie chrétienne, Aldo Moro. Présentée hors compétition à Cannes en mai, elle a fait l’unanimité critique. He and hâte !
Qu’allons-nous pouvoir voir de son travail au Cinemed?
Je vais être clair : il n’est pas prévue de projeter Mektoub my love – Intermezzo ! Le film est toujours bloqué par des problèmes juridiques, notably par rapport aux droits musicaux. J’en ai parlé avec les gens de Pathé, qui prêtreud le distributer, des choses ont bougé depuis sa projection cannoise de 2019, Kechiche en a fait un nouveau montage (semble-t-il de 2 h 10, contre 3 h 30) . Si jamais il ya une opportunity de le présenter, he sautera bien sûr dessus mais la retrospective de son œuvre que nous allons faire s’arrête, pour l’heure, à Mektoub my love – Canto uno.
Kechiche est adulé par certains mais décrié par d’autres pour ce qu’il incarnerait d’un “male gaze” toxic dans le cinéma contemporain…
C’est vrai qu’il ne fait pas l’unanimité… Sa très grande exigence, osons le mot, artistique est indéniable, et elle peut conduire à une certaine saturation de la part de ses collaborators… Et c’est devenu en fait un peu sulfureux à partir du moment où il a filmé le sexe parce que le sexe demeure sulfureux; à partir de La vie d’Adèle. Sauf qu’il ne s’est jamais caché de ses méthodes de travail aupres de ses comédiennes et de ses comédiens. Beaucoup restent très admiratifs de ce qu’il a réussi à leur demander et de ce qu’ils ou elles ont réussi à lui donner. Hafsia Herzi ou Aure Atika, par exemple, nous ont dit combien il avait changé leur vie. Aure nous a fait passer un texte dans lequel elle répond très bien aux reproches qui sont faits à Kechiche, elle dit qu’il est en un mot, “intense”. Il exige enormément de ceux qui bossent avec lui, tous le disent… Après, La vie d’Adèlec’est la première fois qu’une Palme d’or récompensait aussi les deux comédiennes, même si c’est là qu’est née une première polemique, avec Léa Seydoux… Mais c’est justement l’intensité de son cinéma qui en fait quelqu’un d’unique, qui restera dans l’histoire du cinéma, à l’instar d’immenses cinéastes comme Clouzot, qui ont été en leur temps controversés en raison de leurs méthodes de travail.
Vous at-il dit être prêt à discusser, échanger, à ce sujet : son travail, sa fabrication, sa réception?
Oui, il sera au Cinemed les jeudi 27 et vendredi 28 octobre. Il va bien sûr présenter un de ses films, he ne sait pas encore lequel, il faut qu’on voit cela avec lui. Et l’après-midi du second jour, il donnera une master class publique et à sa demande, elle sera animée par l’auteur et journaliste Pascal Mérigeau. Abdellatif Kechiche a envie de parler de son travail et n’a pas peur du débat. Je pense qu’il a été non pas flatté mais content que nous lui fassions cette proposition de rétrospective. Il est en plein dans le montage de Mektoub my love – Canto due (qui est loin d’être fini), il bosse jour et nuit dessus. Je pense qu’on tombe au bon moment : c’est le bon moment pour lui pour réapparaître, c’est le bon moment pour nous de redire combien c’est un cinéaste important. Les retours que nous avons depuis que nous avons fait l’annonce de sa venue, sont fous: invités, journalists… tout le monde est enthousielle et très excited à l’idée de son retour!
Retour sur une polemique cannoise
Lion d’or à Venise avec son premiere film, La faute à Voltaireen 2000. Multi-césarisé avec son deuxième L’esquive (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scenario et meilleur espoir féminin) en 2005. Idem avec son troisième La graine et le mullet en 2008. Palme d’or pour son cinquième, La vie d’Adèle en 2013… le parcours d’Abdellatif Kechiche est une marche triumphale jusqu’au somptueux Mektoub my love – Canto uno en 2017, qui suit l’éveil sentimental et sensuel d’une bande de jeunes sétois : il est encensé par les uns pour son exigence et sa radicalité (notamment dans le rapport au temps, au naturel, à l’impression…) et décrié par les autres pour à peu près les mêmes raisons.
The presentation of Mektoub my love – Intermezzo (autrement dit “interlude”) en competition à Cannes en 2019 cristallise plus que jamais les opinions : suite du précédent, il s’étend sur 3 h 30, se concentre mainly sur une soirée en boîte de nuit, et comprend une scène de sexe oral non simulé d’une petite quinzaine de minutes. Ophélie Bau, the comedienne at the center of this sequence of cunnilingus, avait quitted la projection officielle parce que, avait-elle explicaé plus tard sur Canal +, elle “n’était pas d’accord avec ce qui allait être projeté… enfin pas en intégralité”… Une journaliste avait comptabilisé de son côté 178 plans de fesses, expression d’un “male gaze” (un terme péjoratif pour parler du “regard de mâle”) pas vraiment raccord avec l’époque…
Trois ans plus tard, au-delà de toute considération artistique, sa probable interdiction aux moins de 18 ans et le cost exhorbitant de sa bande son comptant trois heures de musique de boîte de nuit ont sans doute contributio à intimidate les potentiels acheteurs du film. Au printemps dernier, he disait la sortie d‘Intermezzo impossible, mais celle du véritable second volet du dyptique Mektoub my love – Canto due toujours d’actualité (for Cannes 2023?). En août, he apprenait que Kechiche avait effectue un nouveau montage resséré, repensé et expurgé de son sulfureux (du coup, moins) “interlude”. The director Fabrice du Welz affirmed even that the film was now assured of trouver le chemin des salles.