«Quand j’aime quelqu’un, c’est au fer rouge»

Elle est Simone Veil dans le biopic Simone, Le voyage du siècle, signed by Olivier Dahan. C’est elle qui a initié ce film sur son héroïne, rescapée d’Auschwitz, ministre de la Santé à l’origine de la dépenalisation de l’avortement. Pour le rôle de sa vie, l’actrice a travaillé pendant un an à sa métamorphose. Rencontre avec une passionnée.

Est-ce le charme légmentre suranné de sa robe en dentelle, le confort feutré de l’hôtel chic où nous la retrouvons, ou bien cette spontanéité qui fait voler ses mains et rougir ses pommettes? Elsa Zylberstein, ce vendredi matin de juillet, nous fait penser à une héroïne d’un roman du XIXe : belle, déterminee, audacieuse et attachante, une conquérante qui ne doit ses victoires qu’à elle-même.

En deux heures et demie d’entretien enlevé, où elle convie pêle-mêle le poete Paul Éluard, le psychiatrist Carl Gustav Jung, l’acteur Hugh Grant (avec une réplique de la comédie romantique Coup de foudre à Notting Hill), elle conforte, s’il était nécessaire, la place incongruent qu’elle a prise dans le cinéma français. Sans coup de tonnerre ni fracas, non : petit à petit, à coups d’appétit, de curiosité et de talent. Mais c’est d’une héroïne bien plus contemporaine, recently panthéonisée (en 2018), dont elle veut nous parler.

En video, «Simone, Le voyage du siècle», la bande-annonce

Le 12 octobre prochain sort en salle Simone, le voyage du siècle, a biopic signed by Olivier Dahan, qui retrace l’ensemble du parcours de Simone Veil. Elsa Zylberstein en est à l’origine, depuis longtemps admirative devant «le courage, la force, la volonté, la resilience» de la femme politique. Elles se sont rencontres plusieurs fois, elles ont sympathisé. Elsa lui avait parlé d’un «projet de film». Après le décès de son model, en 2017, elle s’est lâncee, réunissant producteurs et scénariste-réalisateur autour de son idée. C’est elle qui interprète Simone Veil de ses 38 ans à ses 87 ans, pendant ses different mandates de ministre de la Santé (Government Chirac et gouvernements Barre) et celui de presidente du Parlement européen.

Je suis un peu juive, comme Simone Veil

Elsa Zylberstein

Elle l’incarne dans ses combats pour les droits des femmes, des malades, pour l’Europe – et dans sa célèbre croisade, en 1974, pour la legalisation de l’avortement. « Je n’aurais jamais cru, soupire l’actrice, que ce film sortirait au moment d’une telle regression sur l’IVG aux États Unis. Interdire l’avortement, c’est criminel. Comme quoi les luttes ne sont jamais gagnées. D’où l’importance de les raconter, que la mémoire soit là. » ans le film, la comédienne Rebecca Marder interprète Simone Veil jeune, arrêtée à 16 ans par la Gestapo, deportée à Auschwitz-Birkenau, des mois de calvaire d’où sa mère, son père et son frère ne reviendront pas.

Des femmes de combat

Elsa Zylberstein prend la suite, les années où Simone Veil œuvre pour la reconnaissance de la Shoah. «Je suis juive, un peu comme elle, dit l’actrice. C’est-à-dire toutes les deux issues de familles laïques, ne pratiquant pas, mais c’est l’histoire qui vous rend juive. Mon père était un enfant caché par les Justes pendant la guerre. Ses grands-parents maternels ont été fusillés, ce qu’on appelle la Shoah par balles. Ses paternal grandparents sont morts dans le ghetto de Varsovie et au camp de Treblinka. Donc, oui, j’ai été elevée dans cette conscience, je fête Kippour, c’est très important pour moi. Mais même si j’ai joué Hannah Arendt au théâtre, incarné la mère de Joseph Joffo dans Un sac de billes ou la femme de Léon Blum, cela ne gouverne pas mes choix. C’est davantage quelque chose que les autres projettent sur moi. Je pourrais jouer demain une bonne sœur. Ce qui me touche dans un rôle, ce n’est pas l’appartenance, c’est le personnage, ce qui l’anime. Plus ça va, plus j’ai envie de films sur des femmes de combat»

Manteau Chanel, bags Ole Lynggaard Copenhagen, escarpins Christian Louboutin. Esther Haase

Elsa Zylberstein and 22 ans lorsque Maurice Pialat la remarque sur le tournage de Van Gogh. Elle a été castée comme silhouette, il decide de lui confier le rôle de Cathy, l’amie prostituée du peintre. Nominée au César du meilleur espoir féminin, la voilà launched dans une career dont le rythme ne faiblira jamais – 72 films en trente ans – et dont l’eclectisme montre l’étendue de ses capaciés : des grandes fresques romantiques (Farinelli, Lautrec, Modigliani ) aux comédies françaises (de Claude Lelouch à Franck Dubosc), en passant par des réalisations plus intimistes (quatre films de Raoul Ruiz et un César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Il ya longtemps que je t’aime, de Philippe Claudel). À chaque tournage, elle se préparé comme si sa vie en dépendéit, apprend à jouer du violon, à traire des brebis ou à nouer des pieds de vigne.

Elle a gardé une curiosité que d’autres ont tendance à perdre dans ce métier

Noelle Deschamps

A movie Simon est sans doute celui qui surpasse tous les autres en termes de préparation: une année entière à travailler sa voix (avec l’aide d’un spécialisé center), sa démarche, son corps (8 kilos gained), à lire, à écouter les discourse, à rencontrer les proches de la femme qu’elle incarne. «Elsa travaille sans arrêt, observe son amie, l’écrivaine Noëlle Deschamps. Cela va même au-delà des rôles. Elle se nourrit en permanence de lectures, de rencontres. Elle cherche des ideas, monte des projects. Elle a gardé une curiosité que d’autres ont tendance à perdre dans ce métier. Elle est l’inverse de blasée. » Les vacances ne sont envisagements que si elles sont brèves, ses envies de cinéma semblent intarissables.

«Trop spontaneous»

Manteau en soie mélange, Dries Van Noten, Christian Louboutin sandals. Esther Haase

«Ça me joue sans doute des tours, rit Elsa Zylberstein lorsqu’on l’interroge sur ce temperament ardent. J’ai surement rate des trucs en étant trop spontanée ou pas très française dans mon comportement. En France, il ne faut pas montrer qu’on a envie, il faut faire genre “je m’en fous”. Moi, je suis le contraire. Parfois, j’aborde des gens, et je me dis ensuite : “Oh coin, je n’aurais pas dû, j’ai montré du désir, du coup, il ne va peut-être pas y avoir de désir en retour…” Mais c’est trop compliqué en fait, tant pis. J’ai tellement d’envies, j’ai l’impression d’être encore au début» Difficile de relier ce tableau à celui qu’elle fait d’elle, enfant «timid, sage, rougissante, assise en classe au premier rang». «Je n’avais pas confiance en moi. J’étais en totale fusion avec mes parents, incapable de me séparer d’eux»

Sa mère, qui travaille chez Dior Parfums, l’inscrit à la danse classique, où elle se reveille extremely doue. À 18 ans, son père, physicien, maître de recherches au CNRS, lui pose la question magique, dont elle se se encore redevable : «Si tout était possible, que voudrais-tu faire comme métier?» Elle murmure «actress», s’inscrit au Cours Florent, où elle entre «comme à Harvard, en travailant cinq scènes par semaine, en étant tout le temps sur le plateau ». Il n’était «pas question de traîner, dit-elle. J’ai reçu une éducation à l’ancienne, très carrée, mon père était génial mais autoritaire»

Quand j’aime quelqu’un, c’est au fer rouge

En amour, en revanche, elle se dit plus réservé que dans sa vie professionnelle, loin de l’image de «grande amoureuse» que laisseraient supposer certaines conquêtes médiatiques. «Les gens ont cette image parce que j’ai eu des histoires avec des personnes connues, comme Antoine de Caunes et Nicolas Bedos. Moi, au contraire, plus ça va, plus je trouve que c’est très rare d’aimer. Le petit coup de cœur, ça, d’accord, mais la vraie rencontre amoureuse, elle est extremely rare. Après, quand j’aime quelqu’un, c’est au fer rouge. Pour la vie, practically. Je mets très longtemps à désaimer. »

Robe en satin de soie, Versace. Boucle d’oreille Ole Lynggaard Copenhagen. Esther Haase

He remarque qu’elle a toujours un mot bienveillant pour ces deux ex célèbres, des «hommes brillants, hors du commun». Elle nous coupe: «Evidemment! Je ne comprends même pas les gens qui renient une relation. Jamais is not pourrais. Ce serait me pietiner moi-même» Son amie Noëlle Deschamps confirme : «Elsa est extremely fidèle, dans tous les domaines. Par exemple, elle est toujours très liée à ses copines du collège» En ce moment, la comédienne monte un petit documentaire qu’elle a tourné à Auschwitz avec Ginette Kolinka. Ça n’était pas prévue, elle devait juste se rendre dans le camp avec l’ancienne compagne de déportation de Simone Veil. Quand la rescapée s’est mise à raconter, Elsa a sorti «discrètement» son portable, n’a pas pu s’arréter de filmer.

«Ginette, elle passe son temps à dire, à transmisser, he ne peut que vouloir relayer sa parole.» In parallel, the actress will tour with the Austrian director Jessica Hausner, with the Belgian Olivier Van Hoofstadt and in the next film of her friend Karine Silla. Sans compter les différences projets qu’elle développe en tant que coproducrice. Notamment, un long-métrage inspired du personnage comique de la Mytho, qu’elle a créé sur Instagram pendent les confinements, des pastilles à hurler de rire qui vont du faux Festival de Cannes à la pseudo-virée dans l’espace, un vase sur la tête. Ou alors, dans un autre registre, un film inspiré de la vie d’Élise Boghossian, une acupunctrice qui soigne la douleur des blessés dans les zones de guerre. «Encore une femme qui se bat», smiled Elsa Zylberstein.

«Simone, le voyage du siècle», d’Olivier Dahan, avec Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Olivier Gourmet… Sortie le 12 octobre

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